Code National de Déontologie du Médiateur.
La médiation, qu’elle soit judiciaire ou conventionnelle, est un processus
structuré reposant sur la responsabilité et l’autonomie des participants qui,
volontairement, avec l’aide d’un tiers neutre, impartial, indépendant et sans
pouvoir décisionnel ou consultatif, favorise par des entretiens confidentiels,
l’établissement et/ou le rétablissement des liens, la prévention, le règlement des
conflits.
Les organisations et les personnes physiques, signataires du présent Code de
Déontologie, affirment leur attachement aux Droits Humains et aux valeurs que sont :
- la liberté,
- l’indépendance,
- la neutralité,
- l’impartialité,
- la confidentialité,
- la responsabilité.
L’éthique s’entend comme la réflexion du médiateur sur sa pratique et ses actes par rapport
à ces valeurs.
La déontologie fixe l’ensemble des règles et obligations dans les relations entre les
professionnels, entre les professionnels et les personnes sollicitant leurs services et entre les
professionnels et les institutions. Le recours à la médiation peut intervenir dans le cadre :
- conventionnel, à la demande d’une ou plusieurs personnes concernées,- agissant
individuellement ou conjointement,
- d’une procédure judiciaire, à la demande du magistrat, des avocats - ou des personnes
concernées. La médiation est confiée à une personne physique : le médiateur.
Outre le préambule ci-dessus, le présent Code se compose de trois parties :
- les règles garantes de la qualité de médiateur,
- les règles garantes du processus et des modalités de la médiation,
- les responsabilités du médiateur et les sanctions éventuellement encourues.
Le Médiateur agit dans le cadre de la loi et le respect des personnes. Il doit maintenir sa
position de tiers et vérifier, en permanence, que les conditions éthiques et déontologiques
sont respectées tout au long de la médiation.
La formation
Le médiateur doit avoir suivi, et posséder, la qualification spécifique à la médiation, en
fonction notamment des normes ou critères d’accréditation en vigueur dans chaque
organisation.
Le médiateur, outre la participation à des séances d’analyse de la pratique, actualise et
perfectionne ses connaissances théoriques et pratiques par une formation continue
(symposiums, colloques, ateliers professionnels, etc...
La posture de médiateur
Le médiateur est un tiers. Il doit respecter les exigences suivantes :
L’indépendance
Le médiateur doit être détaché de toute pression intérieure et/ou extérieure à la médiation,
même lorsqu’il se trouve dans une relation de subordination et/ou institutionnelle. Le
médiateur s’engage notamment à refuser, suspendre ou interrompre la médiation chaque
fois que les conditions de cette indépendance ne sont pas réunies.
La neutralité
Le médiateur accompagne les personnes dans leur projet, sans faire prévaloir le sien. Pour
ce faire, le médiateur s’engage, impérativement, à un travail sur lui-même et sa pratique. Il
s’engage à participer de manière régulière à des séances collectives d’analyse de la
pratique. Il est recommandé d’y associer une supervision.
L’impartialité
Le médiateur s’oblige à ne pas prendre parti ni privilégier l’une ou l’autre des personnes en
médiation. Il s’interdit d’accepter une médiation avec des personnes avec lesquelles il a des
liens d’ordre privé, professionnel, économique, de conseil ou autre.
Le médiateur s’interdit d’avoir un intérêt financier direct ou indirect dans l’issue de la
médiation. Il doit refuser la mission si l’un des membres de son équipe a agi, et/ou agit, en
qualité autre pour l’une des personnes concernées par la médiation.
La loyauté
Le médiateur s’interdit par éthique de remplir des fonctions de représentant ou de conseil de
l’un et/ou l’autre des participants au processus de médiation. Il ne peut davantage être
arbitre. Le médiateur devra orienter ou réorienter les personnes si la demande n’est pas ou
plus du champ de la médiation.
Règles garantes du processus de la médiation :
Le consentement
Le médiateur doit veiller à ce que le consentement des personnes soit libre et éclairé. Il
refusera toute mission où le consentement peut être altéré. Il s’oblige à donner des
informations claires et complètes sur les valeurs et principes de la médiation ainsi que sur
les modalités pratiques de celle-ci. Il doit vérifier que les informations données ont bien été
comprises.
Le médiateur doit rappeler que la médiation peut être interrompue à tout moment sans
justification par les participants, ou par lui-même s’il considère que les conditions de la
médiation ne sont plus réunies.
La confidentialité
Le médiateur ne divulgue ni ne transmet à quiconque le contenu des entretiens ni aucune
information recueillie dans le cadre de la médiation, sauf s’il en a l’obligation légale ou s’il y a
non-respect d’une règle d’ordre public.
Le médiateur ne peut notamment pas faire état des éléments dont il a eu connaissance lors
de son intervention et ne doit fournir aucun rapport à ce sujet. En cas de médiation judiciaire,
il peut, tout au plus, indiquer au juge s’il y a eu accord ou non.
Règles garantes des modalités de la médiation
L’information
Le médiateur délivre aux personnes, préalablement à l’engagement de médiation, une
information présentant la médiation et ses modalités d’une façon complète, claire et précise.
Il informe notamment les participants de l’existence du présent Code de déontologie, auquel
il se réfère.
Le consentement
Comme il a été dit plus haut, le médiateur doit obligatoirement recueillir le consentement,
libre et éclairé, des personnes, préalablement à leur entrée en médiation. Une convention de
médiation constatera ce consentement.
La convention de médiation
La convention de médiation est écrite.
Cette convention comprendra notamment les éléments qui participent à l’organisation de la
médiation :
- déroulement du processus,
- durée des rencontres,
- lieu de la médiation,
- coût de la médiation,
- liberté de prendre conseil auprès d’autres professionnels,
- comportement en médiation (respect, non-violence, etc.
Elle comportera obligatoirement l’engagement des participants sur la confidentialité des
informations dévoilées en médiation : celles-ci ne pourront en particulier être utilisées dans
une procédure en cours ou à venir.
Par cette convention, les parties prennent acte de l’engagement du médiateur de respecter
le présent Code.
Le déroulement de la médiation
La médiation se déroule dans un lieu neutre.
La fin de la médiation
La médiation peut se terminer par un accord écrit (protocole), ou non écrit, entre les
personnes.
Un protocole est la transcription des points d’accord que les personnes ont décidé de faire
apparaître.
Les documents écrits sont signés par les seules personnes concernées.
Les accords écrits sont la propriété des personnes concernées. Elles ont la possibilité de les
faire homologuer par un juge.
Le médiateur a, en plus des responsabilités déjà citées dans ce texte, les responsabilités
suivantes :
Responsabilités du médiateur :
- Il n’a pas d’obligation de résultat.
- Il est le garant du déroulement apaisé du processus de médiation.
- Il informe les personnes de ce que, tout au long du processus de - médiation, elles ont la
possibilité de prendre conseil auprès des - professionnels qu’elles souhaitent. S’il a un doute
sur la faisabilité - et/ou l’équité d’un accord, connaissance d’un risque d’une atteinte - à
l’ordre public... il invite expressément les personnes à prendre conseil auprès du
professionnel compétent avant tout engagement.
- Il doit s’efforcer d’aider la ou les personnes dont il aurait reçu des informations au cours
d’entretiens individuels à les exprimer, si elle(s) l’estime(nt) indispensable à la progression
du processus.
- Il ne doit pas avoir fait l’objet d’une condamnation, d’une incapacité ou d’une déchéance
encore mentionnée sur le bulletin n° 2 du casier judiciaire.
Sanctions
Le médiateur signataire du présent code s’engage à le respecter.
En cas de manquement, le médiateur s’expose à être exclu de la liste des médiateurs du
centre ou de l’association dont il est membre.